2ème DIMANCHE DE PÂQUES
DIMANCHE DE LA DIVINE MISERICORDE
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Voilà que, huit jours plus tard, « Jésus vient (…) et il était
là au milieu d’eux. » Cette rencontre de Thomas avec le Seigneur
ressuscité est pour nous comme un modèle d’acte de foi au Christ. « Les
disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec
eux. »Imaginons comment il a vécu le moment où le Christ a franchi la
porte et est entré dans cette salle. Voilà qu’il s’entend dire avec beaucoup de
bonté et peut-être un petit sourire : Thomas « Avance ton
doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon
côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ». Il est bouleversé
de joie en voyant le Seigneur, tellement heureux de s’être trompé, tellement
heureux que les autres aient eu raison ! Parfois, c’est un grand bonheur
de reconnaître ses torts ou ses erreurs…
Souvent, dans l’iconographie – les peintures, les broderies, les
vitraux… -, on représente saint Thomas en train de toucher les plaies de
Jésus ou de mettre sa main dans son côté. Mais l’Évangile ne le dit pas. Il
rapporte simplement l’invitation que Jésus lui fait de venir toucher.
Personnellement – mais on peut penser le contraire ! -, je suis
convaincu que Thomas n’a pas touché les plaies de Jésus. Dans sa confusion, il
n’a pas osé. Il était tellement comblé que Jésus soit là, ressuscité, devant
lui !
Lorsque Jésus est entré dans cette pièce, Thomas a dû se prosterner
immédiatement devant lui, et il n’a pas eu besoin de toucher son corps et ses
plaies ! Entendant le Christ l’appeler, l’humilier d’une certaine manière,
et le réconforter en public, il a été follement heureux. Et il a fait cet acte de
foi superbe, qui est l’une des plus courtes et des plus belles professions de
foi de tout l’Évangile : « Mon Seigneur et mon
Dieu ! », comme s’il disait : « Je me suis trompé,
quelle chance ! Seigneur je t’adore et je t’aime ! »
Lorsque j’étais enfant, on m’a appris à dire ces mots au moment de la
consécration : « Quand le prêtre élèvera l’hostie, tu te mettras à
genoux et tu diras : Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Mais on ne m’a pas expliqué comme il est beau de dire justement ces paroles-là,
au cœur de la célébration eucharistique, quand le prêtre élève devant nous le
corps de Jésus, éternellement vivant, à jamais victorieux de la mort, dans le
mystère de sa Pâque.
Qu’à chaque Eucharistie, lorsque Jésus est présent au milieu de nous,
descendu du ciel et offert comme un bon pain vivant pour nous nourrir, nous lui
disions avec les mots de Thomas : « Mon Seigneur et mon
Dieu ! »
Card. Philippe
Barbarin
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